Un
projet viti-vini-cole
Un
secret bien gardé
Ou
ne pas se fier aux apparences…
Que peut-on dire du projet élaboré avec la plus grande discrétion depuis
2016 ?
Deux étapes (2017 et 2020 )
2017 PREMIÈRE
DEMANDE
ET VIVE INQUIÉTUDE À
PORT-COTER
articles du Télégramme
et de Ouest-France du 30 août 2019
1
Une
demande d’« autorisation de
plantation avec modification d’un site classé » a été déposée le 22 décembre 2017
-« Dans l’article du 30 août 2019 sur le site « belleileendiagonales.bzh » Bertrand Malossi directeur du domaine de Vallongue, interviewé,
disait « Suite à la lecture de votre article, j’ai relevé le contact indiqué
d’un résident de Port-Coter et j’ai essayé d’entrer en contact avec lui, pour
l’instant sans succès. Mais surtout, il y a 3 ans, quand l’idée d’installer un
domaine à belle-Île a pris corps, j’ai rencontré
l’ancien maire de Locmaria, Véronique Bertho, une adjointe au maire de Le
Palais, et Julien Froger, de la CCBI, ainsi que Guillaume Février, du CPIE. Au
moment du changement d’équipe à Locmaria, peut-être aurais-je dû reprendre
contact avec le nouveau maire… mais il faut savoir qu’à l’heure actuelle nous
sommes engagés dans des procédures qui sont lourdes et demandent du temps. Il
n’est donc pas toujours évident de savoir par où commencer. »
Un peu plus loin il évoquait aussi le soutien d’Y. Brien.
-Un article ancien de Sciences et Avenir
révèle que « un gros domaine
viticole du Sud-Est est venu en prospection à Belle-Ile-en-Mer en vue d’y
développer un vignoble… que la société veut rester discrète et affirme à
l’AFP ne pas vouloir communiquer sur le sujet pour le moment ».
On peut en déduire que dès 2016 ce projet était connu d’un certain nombre de
responsables de Belle-ile. Or son existence a été «
découverte » par les habitants concernés en 2019. Ces derniers ont alors
interrogé des responsables qui ont semblé ne pas être au courant. Pourquoi
cette discrétion parfaite de la part des partenaires potentiels cités?
D’autres projets de jeunes agriculteurs sont l’objet d’une communication
positive y compris dans la presse. Et nous sommes heureux de les voir naître.
Celui-ci a été élaboré en catimini ... et on le découvre au moment du dépôt
auprès du ministre d’un dossier de demande d’autorisation de s’installer dans
des zones hyper protégées (zones naturelles Natura 2000
sites classés ou inscrits ZNIEFF et j’en passe )
Le dossier du demandeur
(2017) :
Evaluation des incidences
Natura 2000
Avis 2018 de l’autorité environnementale (qui demande une étude d’impact, laquelle
serait en cours d’achèvement)
2020 NOUVELLE
DEMANDE
1 UNE EVOLUTION LEGISLATIVE QUI TOMBE A
PIC et une nouvelle
demande d’ « autorisation
de plantation avec modification d’un site classé » déposée
le 11 juin 2020.
un décret n° 2020-752 est pris le 19
juin 2020 «simplifiant » les procédures d’obtention
d’autorisations environnementales.
Il déconcentre vers les préfets toutes les autorisations de travaux
réalisés en sites classés alors que les autorisations pour travaux importants
étaient gérées par le ministère. Un point précis inquiète particulièrement les spécialistes. Ces derniers craignent
légitimement une perte d'équité et d'égalité au niveau national dans la mise en
œuvre de la préservation des sites de haute qualité paysagère soumis à des
pressions importantes du fait de leur notoriété et de leur attractivité. En
effet, une déconcentration totale supprimerait le niveau de contrôle national
et risquerait de nuire à la gestion cohérente du patrimoine paysager national.
Cette simplification placerait le décideur sous la pression directe d'intérêts
locaux et financiers ….
2 LA VERSION 2020 CONCERNE CINQ SECTEURS
AU LIEU DE TROIS. Les deux secteurs supplémentaires (Petit-Cosquet et Kerdavid) plantés
en premier en 2021 sont hors des espaces protégés… Les autres parcelles, protégées,
(Port Coter, Kerdonis et Kerouarh) seraient plantées « les années
suivantes »…
3 QUATRE HECTARES DE VIGNOBLES ONT ETE
PLANTES EN MARS 2021 AU PETIT-COSQUET à Bangor alors que l’enquête qui
concerne ces parcelles n’était pas commencée… qui aurait donné une autorisation
très spéciale ?
et voilà à quoi cela
ressemble en mars 2021 en attendant que les fers à béton (pas encore
rouillés) plantés dans le sol soient recouverts de jolies protections en
matière plastique…
On peut imaginer que lorsque le promoteur aura
« mis le pied dans l’entrebaillement de la porte » en plantant les
parcelles agricoles, il sera plus difficile ensuite de lui refuser de planter
dans les espaces protégés…
4 LE PROJET DE
CULTURE INTENSIVE DE VIGNOBLES DE MONSIEUR LATOUCHE NE PEUT S’INSCRIRE DANS LE PROJET DE LA CCBI
Le projet « Latouche » est présenté comme « affectation de terres incultes semi-naturelles à
l’exploitation agricole intensive » (imprimé Cerfa)
Or…………
Sur le site internet de la CCBI, on lit : « L’espace limité du territoire n’a jamais permis
l’installation d’une agriculture intensive à l’image du continent »
PROMOUVOIR L’AGRO-ENVIRONNEMENT
Avec plus d’un tiers de sa surface exploitée par une quarantaine
d'agriculteurs, Belle-Île constitue un important territoire agricole. Au-delà
de sa fonction de production alimentaire, l’agriculture contribue aussi à la
préservation et la mise en valeur du patrimoine naturel local, en intégrant des
composantes économiques, sociales, foncières, environnementales, paysagères et
touristiques.
DES PRATIQUES TRADITIONNELLEMENT
EXTENSIVES
L’espace limité du territoire n’a
jamais permis l’installation d’une agriculture intensive à l’image du
continent. Ce
modèle agricole « traditionnel » associé aux spécificités
bioclimatiques du territoire a permis l’expression du potentiel écologique de
l’île, et d’une diversité floristique exceptionnelle à l’échelle bretonne. Belle-Île
est ainsi reconnue par la Région Bretagne comme une zone d’action prioritaire
pour l’agroécologie pour ses prairies. Deux études menées par le
Conservatoire Botanique national de Brest entre 2018 et 2020 ont permis une
meilleure compréhension de ces milieux atypiques.
De la collaboration entre les exploitants agricoles, la
communauté de communes, la politique agricole européenne, la région Bretagne et
le Conservatoire Botanique national de Brest, dépend le maintien des prairies à
forte diversité biologique de Belle-Île… Un défi face à la menace de déprise et
d’enfrichement mais qui trouve dans la relocalisation des productions une
véritable aubaine.
LES MAEC : UN OUTIL DE VALORISATION DE
L’AGRICULTURE
En 2015,
le Projet Agro-environnemental et Climatique
(PAEC), co-construit avec les acteurs du
territoire et porté par la CCBI, a permis de définir une stratégie
agro-environnementale pour l’île :
Six
actions prioritaires ont ainsi été définies :
Maintien des prairies permanentes ;
Maintien et restauration des habitats
d’intérêt européen littoraux et humides ;
Conservation des plantes rares et menacées ;
Conservation de l’abeille noire ;
Conservation des races locales menacées de
disparition ;
Développement de l’Agriculture Biologique.
Il ouvre le droit aux agriculteurs de bénéficier de Mesures Agro-environnementales et
Climatiques (MAEC) : l’exploitant s’engage, soit à maintenir des pratiques
vertueuses pour l’environnement, soit à restaurer des milieux dégradés selon un
cahier des charges précis, en contrepartie d’une indemnisation financière.
Elles peuvent être contractualisées à l’échelle de l’exploitation (MAEC
Système) ou de la parcelle (MAEC localisées).
Aujourd’hui, 80% des exploitants de l’île sont engagés
dans une dynamique agro-environnementale (MAEC systèmes, localisées et
Agriculture biologique confondus). En termes de surface engagée en proportion
de la Surface Agricole Utile, Belle-Île est le territoire ayant contractualisé
le plus de MAEC en Bretagne.
29 OCTOBRE 2020
REUNION PUBLIQUE
L’association « La Bruyère Vagabonde » (siège à
Port-Coter) organise une réunion publique le 29 octobre 2020 à Locmaria
Le Maire de Locmaria, D. Rousselot, était présent ainsi que
des présidents ou représentants d’associations, dont la nôtre, toutes
soucieuses de la préservation de Belle-Ile,. Après une information claire sur
le nouveau projet apportée par G. Smadja, il y eut beaucoup de questions et
d’échanges de bon ton mais fermes voire passionnés. Chacun a pu exposer son
point de vue pour une meilleure information de tous et une meilleure
communication.
18 NOVEMBRE
2020 L’AUTORITÉ ENVIRONNEMENTALE REND
SON AVIS
Dans le cadre de la
procédure de délivrance de l’autorisation, l’autorité environnementale, après
consultation de la CDNPS, publie son « avis
délibéré » le 18 novembre 2020 qui formule quelques
« recommandations ».
Mais quand un expert (https://www.actu-environnement.com/blogs/gabriel-ullmann/121/evaluation-environnementale-projets-peau-chagrin-187.html) signale que les recommandations de l’AE ne soient généralement pas prises
en compte … On peut être inquiets !
L'autorité environnementale, dans un sens
générique, exerce actuellement deux missions principales. En amont, celle
d'examiner au cas par cas les projets concernés en vue de leur éventuelle
soumission, de plus en plus hypothétique, à une évaluation environnementale (EE). En aval, évaluer de façon indépendante la qualité de l'étude d'impact (et,
par extension, de l'étude de dangers si elle est requise) des projets qui y
sont soumis, ainsi que des mesures prises en faveur de l'environnement1. L'avis
de l'autorité environnementale vise à éclairer le public sur la manière dont le
maître d'ouvrage a pris en compte les enjeux environnementaux, mais aussi le
maître d'ouvrage pour améliorer son projet et l'autorité qui l'approuve.
Cette dernière doit prendre en considération cet avis et rendre publique la
synthèse des consultations, dont l'autorité environnementale, et la façon
dont il l'a pris en compte (L. 122-1-1). Ce qui n'est pratiquement jamais respecté. Cela illustre parfaitement l'intérêt que portent les autorités
décisionnaires à ce processus, qui le vivent souvent comme une contrainte
inutile et gênante. Tout en affichant leur attachement à une préservation
exemplaire de l'environnement.
Avis d'expert proposé par Gabriel Ullmann, docteur
en droit, docteur-ingénieur, membre de l'Autorité environnementale durant six
années, ainsi que de la CNDP
17 MAI-17 JUIN
2021 : ENQUETE PUBLIQUE